Deux membres de l’association étaient présentes au congrès de la Société Française de Pédiatrie, qui a eu lieu du 27 au 29 mai à Tours…

Pour la seconde année, Vivre avec le SAF a participé comme exposant au Congrès de la Société Française de Pédiatrie, qui avait lieu cette année au Centre de Congrès Le Vinci, à Tours. Les 2 Catherine, Dartiguenave et Metelski, s’étaient portée volontaires pour assurer 3 jours de présence à Tours.

C’est un congrès très suivi, qui attire chaque année quelques milliers de participants (3500 l’an dernier à Lyon), médecins de France, bien sûr,  mais aussi aussi issus de la francophonie, car il est co-organisé avec l’Association des Pédiatres de Langue Française. Beaucoup de médecins du Maghreb et d’Afrique de l’ouest étaient donc présents.

Notre stand, -offert gracieusement par les organisateurs, il faut le préciser!-, était situé au niveau -1, avec les stands des exposants commerciaux et des laboratoires, à proximité des lieux stratégiques : les stands des pauses-café.

Nous étions présentes sur notre stand de 9h à 18h environ. Il y avait 2 pauses dans la journée: 10h30/11h et 15h30/16h, où l’affluence et notre efficacité relationnelle étaient maximales.

Nombre total de contacts (personnes qui s’arrêtaient au moins 2mn): environ 70
Contacts qui nous ont donné leur courriel: 47 dont 26 français. L’an dernier à Lyon, seule sur le stand, je n’avais pu récolter que 16 adresses mail pour 33 contacts. A deux, on est vraiment plus efficaces !

Pays d’origine des médecins à qui nous avons parlé:
France et Outre-mer (Cayenne, Guadeloupe, St Martin)

Belgique, Suisse
Algérie, Maroc
Madagascar
Cameroun, Côte d’Ivoire

Spécialités: pédiatrie libérale, hospitalière et PMI, sages-femmes, puéricultrices, infirmières, pédo-psychiatres, dentiste en pédiatrie.

La présentation de nos documents (information pour les familles) a été extrêmement bien reçue, tant par les français que par les étrangers. Tous les médecins dont nous avons les courriels souhaitent être informés de la sortie du guide pour les parents. Les pédiatres étrangers ont aussi apprécié la fiche-mémo de la HAS.
Le livre (explications poliment écoutées) a peu été acheté (2 exemplaires), alors qu’à l’Hôpital Georges Pompidou à Paris, tout le stock était parti. A Pompidou, c’était des spécialistes, sans doute plus directement concernés. Il y a eu quelques promesses d’achat par internet…

Contacts France

Pour la France, nous avons eu plusieurs contacts particulièrement intéressants:

Mathieu Bendavid, président de l’Association des Jeunes Pédiatres (AJP), va essayer de nous obtenir un stand gratuit pour les journées de l’AJP 2016, et nous propose dès maintenant de faire paraître un article dans la newsletter de l’AJP. Le texte lui a été envoyé le 4 juin. S’il ne peut nous avoir un stand gratuit (question de budget), il nous proposera de mettre nos documents dans les sacs de congrès.

Le Dr Orève, psychiatre de l’enfant à Versailles, nous conseille de toucher les pédo-psy par l’intermédiaire de la principale société savante, la SFPEADA (Société Française de Pédiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent et Disciplines associées). Les pédo-psy voient beaucoup de cas d’enfants hyperactifs et ne pensent pas toujours aux conséquences de l’alcoolisation foetale. Nous pourrions aussi participer à leurs journées annuelles en juin. Il faudra se renseigner pour l’an prochain.

Mme Goens, responsable de l’adoption pour la métropole lyonnaise, structure qui remplace quasiment le département du Rhône. Elle envisage de nous faire témoigner lors de sessions de formation.

Dr Jean-Vital de Monléon, qui a une consultation pour l’adoption à Dijon, va répercuter sur son blog la création des plaquettes.

Quelques jeunes gens exposants se sont intéressés à notre sujet, car ils sont dans la tranche d’âge concernée par le « binge drinking ». Ils ont confirmé que les soirées étudiantes des écoles de commerce ou de médecine étaient très arrosées et que les filles boivent autant que les gars. Ils ont été très impressionnés et ont promis de relayer l’info auprès de leurs copines. Ils ont aussi suggéré d’aller faire de la sensibilisation dans les écoles de commerce. Les directeurs seraient, parait-il, satisfaits de la chose…

Nous avons aussi discuté aussi avec nos voisins de stands, notamment l’association des allergiques au gluten. Elle nous a conseillé de contacter des labos pour obtenir quelques subsides (autour de 500 à 1200 €) pour nous aider à participer à des congrès, ou tirer des documents, … Je suis allé voir le laboratoire Shire qui produit le Quazim. J’ai le mail de la chef-produit pour ce médicament, Aurélie Lapierre. Il faut lui poser la question. Même demande faite auprès d’Evian. Nous devons faire un mail à la représentante qui était au congrès et qui transmettra à sa direction.

Les exposants de Pédiatres du Monde nous ont dit de ne pas nous décourager lorsque nous essuyons un refus à notre demande de stand gratuit. Ils ont parfois mis 3 ans avant d’arriver à leurs fins.

Autres contacts

Les pédiatres du Maghreb, à notre grande surprise, se sont beaucoup intéressés à l’alcoolisation foetale. Les algériens nous ont honnêtement dit que, chez eux, des estimations de consommation montrent que 30% des hommes consomment et environ 5% des femmes, notamment en ville et parmi les femmes « libres » (femmes ou jeunes filles urbaines, instruites, éloignées de la pratique religieuse). Les hommes qui boivent sont plutôt des hommes sans travail, dépressifs. Ils peuvent boire de la bière mais aussi de l’éthanol coupé à l’eau de Cologne. La consommation féminine reste marginale, mais elle augmente. Les cas de SAF ou TCAF sont encore rares, mais ils commencent à en voir. Certains pédiatres prennent donc les devants et s’intéressent au sujet.

Une jeune pédiatre marocaine nous a dit que bières et spiritueux sont en vente libre dans les supermarchés. Elle a aussi ajouté que depuis peu, certains supermarchés ont supprimé leurs rayons alcool. Elle ne sait pas pourquoi, mais se demande si ce ne serait pas un effet du terrorisme psychologique exercé par la menace terroriste (le Maroc a envoyé des avions au Yémen).

En Afrique, les alcooliers et notamment les brasseurs occidentaux sont bien implantés depuis quelques années. Les pubs vantant l’alcool fleurissent à Yaoundé, au Cameroun (pub Guiness: « Guiness is black »), associant aussi la bière et le sport. La pratique de l' »after work » se développe chez les jeunes cadres urbains qui ont les moyens, y compris chez les femmes (ex. d’une jeune femme, juriste dans une banque). Lors de la journée de la femme, le 8 mars, les femmes ont le droit de faire tout ce qu’elles veulent et elles s’alcoolisent lourdement, les plus âgées encourageant les jeunes filles à faire pareil.

En Côte d’Ivoire, les brasseurs s’installent aussi. Une coutume encourage les femmes enceintes à consommer de la bière car « cela donne un joli teint au bébé ». Une jeune femme pédiatre nous a dit avoir fait cela aussi. Il n’y a aucune conscience des méfaits de l’alcool sur le foetus.

Un jeune pédiatre malgache, qui a fait ses études en France, a dit que chez lui se fabrique un alcool local de canne à sucre qui est très consommé par les hommes comme par les femmes. Il y aurait beaucoup de cas dans son pays. Il nous demande des documents pour afficher dans son cabinet et faire de la prévention.

Conclusion

Notre équipe est efficace (les « dames Catherine », comme nous ont appelé, avec humour, des médecins algériens), le stand fonctionne bien, les médecins s’arrêtent volontiers pour lire la grande bannière. Toutefois, il est maintenant un peu petit pour les dépliants, la brochure et le livre. Une seconde table serait utile, notamment pour disposer d’un visuel animé (photos sur l’ordinateur).

Ce type de congrès est très technique, et les pédiatres présents, notamment les hommes, sont peu tournés vers les questions sociales. Après deux présences successives (Lyon 2014 et Tours 2015), l’opportunité d’une troisième participation est à rediscuter. Nous aurions intérêt à viser des publics plus spécialisés, tels les pédo-psychiatres de la SFPEADA (Société Française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent et Disciplines Associées), dont les Journées Nationales ont lieu chaque année en juin, ou le congrès des ANECAMSP.

Parmi les suggestions qui nous ont été faites, nous retenons aussi la création d’affiches de prévention pour les cabinets libéraux et, bien évidemment, les hôpitaux.

Notre prochaine participation à un congrès sera les 17/18/19 juin à Marseille pour les Journées Nationales de l’ANPDE (Association Nationales des Puéricultrices Diplômées et Elèves). On vous racontera tout!